Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/32

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DATE LILIA


 
COMME deux lys jumeaux dont le double calice
S’élargit, pour laisser saillir, plus vive encor,
La flèche au triple feu des étamines d’or,
S’arrondissent tes seins où grandit mon supplice.

A leur ombre ton cœur mûrit la trahison,
Comme un serpent blotti sous la hauteur des herbes,
Et, de sucs meurtriers gonflant leurs fleurs superbes,
Y distille à ma soif la douceur d’un poison.