Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/256

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aussi abondantes que possible ; c'est l'ampleur de son travail qu'il tient à gloire. Dans ses discussions critiques, il est superficiel et n'est pas sûr ; quand il discute les points de doctrine, il vénère Hoang-ti et Lao-tse et traite légèrement les Cinq livres canoniques. Quand il parle du commerce, il donne peu d'importance à la bonté et à la justice et fait une honte de la pauvreté et de la misère ; quand il discourt sur les vagabonds redresseurs de torts, il rabaisse ceux qui accomplissent leur devoir et loue une bravoure de bas étage. Voilà les grands défauts par lesquels il a blessé la droite raison et c'est pourquoi il a été frappé par un terrible châtiment. Cependant il expose fort bien les faits et leurs causes ; il est habile écrivain sans être fleuri ; il est plein de choses sans être rude ; la forme et le fond sont, chez lui, en bon accord ; ce sont là les qualités d'un excellent historien. En vérité, si on pouvait faire que Se-ma Ts'ien se fût appuyé sur les règles des Cinq livres canoniques et eût été d'accord avec le sage Confucius) dans ses jugements d'approbation et de désapprobation, son génie serait alors bien près de la perfection. »

(Pan Piao montre ensuite quelques-unes des fautes de détail qu'on relève chez Se-ma Ts'ien et dit qu'il a entrepris de le corriger et de le compléter. — Le travail que fit Pan Piao ne comprenait que deux sections, des Annales fondamentales et des Monographies ; son fils, Pan Kou, continua l'oeuvre inachevée de son père, mais n'eut pas le temps de la terminer entièrement. Pan Tchao, soeur de Pan Kou et fille de Pan Piao, mit la dernière main à ce livre qui n'est autre que le Ts'ien Han chou ou Histoire des Han antérieurs).