Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/258

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S’appuyant sur (la constellation) Lang-hou, mettant ses pieds sur (la constellation) Ts’an-fa[1], il fut aidé dans ses attaques et chassa tout devant lui. Pour s’exalter, il se donna le titre de « premier souverain ».

Après la mort de Che-hoang (régna) Hou-hai qui fut d’une sottise extrême ; avant même que (les travaux de) la montagne Li fussent terminés, il se remit à construire le palais Ngo-pang afin de mener à bien les anciens plans ; il dit :

— Ce qui fait que la possession de l’empire confère une haute dignité, c’est qu’elle permet d’avoir de vastes pensées et des désirs extrêmes. Les principaux ministres vont jusqu’à désirer qu’on abandonne les entreprises du souverain mon prédécesseur.

Il mit à mort (Li) Se et (Fong) K’iu-tsi ; il confia des charges à Tchao Kao. C’est une chose navrante à dire. Il était une tête d’homme avec le cri d’une brute. Sans prestige, il ne sut pas combattre le mal ; sans vertu réelle, il se perdit non sans cause. Quand on s’opposa à lui, il ne put se maintenir ; sa perversité et sa cruauté restreignirent la durée (du temps qu’il avait à régner). Quoiqu’il demeurât dans un royaume favorisé par sa situation, néanmoins il ne put assurer son salut.

Tse-yng, grâce à l’ordre de succession, put hériter de sa dignité ; il coiffa le bonnet de jade ; il revêtit la bande de soie brodée ; il eut pour char la chambre jaune ; il fut suivi de cent officiers ; il se rendit aux sept temples ancestraux. Un homme de peu[2], élevé à une situation pour laquelle il n’était point fait, ne manqua pas une occasion de se montrer stupide et de faillir à son devoir ; de jour en jour il fut plus fourbe et plus négligent. A lui seul,

  1. Ces deux constellations président à la guerre et aux massacres.
  2. Tchao Kao.