Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/228

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Hiao-King ayant suivi ses avis, les six royaumes se révoltèrent en prétextant qu’ils voulaient la tête de (Tch’ao) Ts’o. Le Fils du Ciel mit à mort (Tch’ao) Ts’o afin de se tirer d’embarras. Ces choses sont racontées dans le chapitre sur Yuen Ang[1]. A partir de cet événement, ceux qui étaient en charge se bornèrent à entretenir de bonnes relations (avec tout le monde) et à jouir de leurs appointements, mais ils n’osèrent plus rien mettre en délibération.

Quand l’empereur actuel eut pris le pouvoir, il manda auprès de lui les hommes initiés aux doctrines des lettrés et leur ordonna de déterminer en commun ce qu’il convenait de faire ; ils furent plus de dix ans sans aboutir[2]. Quelqu’un dit :

« Dans l’antiquité il y avait une grande paix ; la foule du peuple vivait dans l’harmonie et dans la joie ; les heureux présages se produisaient de toute part. C’est qu’en effet (le souverain) tenait compte des mœurs en vigueur pour déterminer les règles à observer et la conduite à suivre.

L’empereur en fut informé ; il adressa alors au yu-che un décret en ces

  1. La biographie de Tch’ao Ts’o suit celle de Yuen Ang dans le chap. CI des Mémoires historiques.
  2. Lorsque le célèbre poète Se-ma Siang-jou (cf. Mém. hist., chap. CXVII) mourut en l’an 117 avant J.-C., il avait laissé un écrit dans lequel il exhortait le souverain à restaurer les sacrifices fong et chan. L’empereur convoqua une assemblée de lettrés en l’invitant à rechercher et à coordonner les textes anciens relatifs à ces cérémonies. Les travaux de la commission durèrent plusieurs années sans donner de résultat. L’empereur, fatigué de ces lenteurs, suivit alors le conseil de Ni K’oan (cf. Ts’ien Han tchou, chap. LVIII ; c’est Ni K’oan qui est ici désigné par l’expression un peu vague « Quelqu’un dit ») ; il prit sur lui de fixer de sa propre autorité les règles à suivre ; si les princes de l’antiquité étaient admirables, déclara-t-il, c’est parce qu’ils avaient su toujours agir pour le bien de leur peuple et suivant ce qu’exigeaient les circonstances ; la meilleure manière de les imiter était donc, non de les copier servilement, mais de tenir compte, comme ils l’avaient fait eux-mêmes, des besoins de l’époque.