nobles s’occupent des choses nobles, que ceux qui sont vils s’occupent des choses viles ; il convient que les grands soient grands ; il convient que les petits soient petits. C’est pourquoi celui qui possède tout l’empire sacrifie à sept générations (de ses ancêtres)[1] ; celui qui possède un royaume sacrifie à cinq générations ; celui dont le territoire équipe cinq chars de guerre[2] sacrifie à trois générations ; celui dont le territoire équipe trois chars de guerre[3] sacrifie à deux générations ; ceux qui ne se nourrissent que d’une seule victime[4] n’ont pas le droit d’élever des temples ancestraux. Ce qui établit la distinction, c’est que, sur ceux dont les mérites sont grands, les récompenses se répandent avec abondance ; sur ceux dont les mérites sont minces, les récompenses se répandent avec parcimonie.
Au grand banquet, on met en premier lieu le vase[5] de breuvage noir[6] ; sur l’étal on met d’abord le poisson
- ↑ Cf. tome II, p. 196.
- ↑ Dans l’antiquité, un char de guerre devait être équipé et entretenu pour le souverain par chaque territoire dont la superficie était un carré de dix li de côté, et dont la population se groupait autour de soixante-quatre puits. Un territoire qui équipait cinq chars de guerre était donc cinq fois plus étendu et plus peuplé ; ce sont les grands officiers ta-fou dont l’apanage est ici désigné.
- ↑ Cette classe est celle des patriciens.
- ↑ Dans Siun,-tse, on lit [] au lieu de [] ; il faut alors traduire : « Ceux qui vivent du travail de leurs mains », c’est-à-dire les agriculteurs. La leçon du Ta Tai li donne le même sens : « ceux qui ont besoin de la moisson pour vivre ».
- ↑ On trouvera dans le Dictionnaire chinois-français du Père Couvreur, p. 992, deux dessins représentant le vase tsuen.
- ↑ C’est-à-dire l’eau (cf. note 115). On met l’eau au premier rang parce qu’elle est le plus essentiel des breuvages ; avant l’invention des autres boissons, on offrait de l’eau au sacrifice, et c’est encore l’eau qu’on continua plus tard à mettre au premier rang pour bien montrer le rôle fondamental qu’elle jouait.
