Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/248

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réfléchir aux (affaires dès leur) commencement ; il produit la purification (du peuple) et est grandement bienfaisant ; les chants[1] célèbrent ses efforts et sa peine. Qui d’autre que l’homme doué d’une grande vertu pourrait être tel ? Un livre dit :

« Quand le bon gouvernement est établi et que l’œuvre méritoire est accomplie, alors les rites et la musique sont en honneur. (Dans le pays situé à) l’intérieur des mers, la conduite des hommes devient plus profondément (excellente) ; leur vertu devient de plus en plus parfaite ; ce à quoi ils se plaisent devient de plus en plus différent.

Ce qui est rempli, et dont on ne retranche rien, déborde ; ce qui est plein, et n’est pas soutenu, se renverse[2]. Tous ceux qui instituèrent des musiques le firent pour modérer la joie[3]. Le sage fait les rites pour (engager à) céder et à se retirer (l’homme qui serait naturellement disposé à prendre le pas sur les autres) ; il fait la musique pour diminuer et retrancher (l’excès de joie auquel l’homme serait naturellement porté à se livrer). Voilà ce qu’est la musique.

Considérant que les provinces étaient diverses et les royaumes différents les uns des autres, que les sentiments et les usages n’y étaient pas identiques, à cause de cela, (les anciens rois) recueillirent partout les (poésies caractéristiques des) mœurs et les mirent en harmonie avec les notes et les tuyaux sonores[4] ; par là,

  1. Une des origines de la musique se trouve ainsi dans les chants par lesquels on loue les vertus d’un bon prince.
  2. Comme l’épi arrivé à maturité.
  3. On peut assigner à la musique une nouvelle origine, en montrant qu’elle fut destinée, dans l’esprit des sages qui l’instituèrent, à modérer les excès de la joie.
  4. La section Kouo fong du Che King est composée des poésies recueillies dans divers royaumes.