Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/253

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prend fin lorsque arrive le point du jour ; chaque fois il y a une étoile filante qui passe au dessus de l’autel où l’on sacrifie. Soixante-dix jeunes garçons et jeunes filles vierges sont chargés de chanter en chœur. Au printemps, on chante l’ode ts’ing yang ; en été, l’ode tchou ming ; en automne, l’ode si hao ; en hiver, l’ode hiuen ming[1]. Le public en a un grand nombre (de copies), c’est pourquoi je ne les reproduis pas.

Puis[2] on trouva un cheval surnaturel dans la rivière Yo-wa[3] ; on composa derechef (sur ce sujet) un chant en l’honneur de l’Unité suprême. La strophe était ainsi conçue[4] :

« L’Unité suprême a fait un présent ; le cheval céleste est descendu ;

  1. Ces odes sont appelées d’après les deux premiers mots qui en forment le début. Elles sont au nombre des dix-neuf odes des sacrifices et se trouvent par conséquent dans le chapitre XXII du Ts’ien Han chou  ; cf. Appendice I.
  2. En 120 avant J.-C.
  3. D’après le T’ong kien tsi lan (3e année yuen cheou), la rivière Yo-wa était une ramification de la rivière Ti-tche, laquelle n’est autre que la rivière actuellement appelée Tang, au sud de la sous-préfecture de Toen-hoang. — Voici comment on raconte que fut pris le cheval merveilleux : Un certain Pao Li-tchang, originaire de Sin-ye, dans la commanderie de Nan-yang, avait été envoyé en exil dans le territoire de Toen-hoang ; il vit souvent au bord de la rivière Yo-wa une troupe de chevaux sauvages qui venaient y boire ; parmi eux se trouvait un cheval singulier, fort différent de tous les autres ; Pao Li-tchang fabriqua un mannequin qui tenait un licou et des entraves et le plaça au bord de 1a rivière ; les chevaux s’accoutumèrent peu à peu à la vue de cet objet ; alors Pao Li-tchang se substitua au mannequin ; il réussit ainsi à s’emparer du cheval merveilleux ; il l’offrit à l’empereur et, pour rendre l’animal plus merveilleux encore, il prétendit qu’il l’avait trouvé dans l’eau même de la rivière.
  4. Cette ode et la suivante ne sont pas complètes. Cf. Appendice I.