Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/285

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acteurs reprennent leurs places et leurs rangs pour (symboliser l’armée) se retirant en bon ordre (après la bataille). (Les danseurs), malgré leur élan et leur rapidité, ne se laissent pas emporter ; (les chanteurs), quoique absolument calmes, ne sont pas inintelligibles. (Toutes les personnes représentées dans cette musique) prennent leur unique plaisir dans la volonté (du roi Ou) et ne se lassent pas de ses ordres raisonnables ; ils exécutent ses ordres raisonnables et ne sont pas égoïstes dans leurs désirs. Ainsi donc, par l’apparition de tels sentiments, la justice est établie ; à la fin de la musique, la vertu a été mise en honneur. Le sage en aime davantage ce qui est bien ; l’homme médiocre en est plus disposé à cesser de faire le mal. C’est pourquoi on dit : « Pour produire la bonne conduite dans le peuple, la musique est un puissant facteur.. »]

[Le sage a dit : « Les rites et la musique, on ne peut un seul instant s’en séparer. » Quand un homme a si profondément pénétré la musique que son cœur est par là même soumis à la règle, alors le cœur calme, droit, affable, loyal, se produit en lui dans toute sa fraîcheur ; quand le cœur calme, droit, affable, loyal, s’est produit en lui, alors il est joyeux ; étant joyeux, il est en repos ; étant en repos, il est constant ; sa constance le fait ressembler au Ciel ; étant semblable au Ciel, il est semblable à un dieu. Étant comme le Ciel, sans même qu’il parle, il inspire confiance[1] ; étant comme un dieu, sans même qu’il s’irrite, il inspire la crainte. Tel est celui qui pénètre si profondément la musique que son cœur est par là même soumis à la règle.

Pour ce qui est de l’homme qui a si profondément

  1. Le Ciel inspire confiance par l’inaltérable régularité des mouvements des astres et de la succession des saisons.