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précieux continue toujours à baisser dans le marché de l’Europe, c’est l’accroissement d’opulence de l’Europe, joint à cette notion vulgaire, que la quantité de ces métaux augmentant naturellement à mesure que l’opulence augmente, ils doivent diminuer en valeur en augmentant en quantité ; et ce qui les confirme encore davantage dans cette opinion, c’est le prix toujours croissant de plusieurs parties du produit brut de la terre[1]

J’ai déjà tâché de démontrer précédemment que l’augmentation de .

    poussés avec une activité toujours croissante. La production a suivi cette proportion ascendante. D’après les rapports consignés dans le Mercurio Peruano, journal périodique publié à Lima, et contenant des vues très-curieuses et très-habiles sur la situation du pays, le monnayage annuel du Mexique, qui est à peu près égal au produit de ses mines en raison de la médiocrité de l’exportation des lingots, se montait, par une moyenne décennale de 1762 à 1773, à 12,503,735 dollars en argent, et 770,742 dollars en or, ensemble 15,074,495 dollars. D’après la moyenne décennale de 1782 à 1793, l’émission se monta à 19,491,509 dollars d’argent et 044,040 dollars d’or, ensemble 20,155,549 : en 1790 il fut en même temps remis à l’Espagne un demi-million de dollars en lingots. En 1795 on atteignit le chiffre de 24,512,942 dollars ; et d’après une moyenne de dix années, entre 1704 et 1805, l’émission annuelle s’éleva à 21,084,787 dollars. Le produit des mines brésiliennes a grandement fléchi depuis les soixante dernières années ; mais, en général, il est évident que toutes les fois que le papier a primé partiellement sur les métaux précieux, comme instrument d’échanges commerciaux, l’approvisionnement moyen a suivi une marche ascendante dans le monde : et ces faits expliquent surabondamment la baisse qui s’est manifestée dans leur valeur.

    Cet énorme accroissement des monnaies d’or et d’argent, et la baisse de leur valeur, inséparable du premier phénomène, en provoqueront dans un temps une plus grande consommation, destinée à arrêter graduellement le déclin de leur valeur. Buchanan.

  1. Il a été déjà observé qu’à mesure que l’industrie s’étend et se perfectionne, le produit total du travail de la société devient de plus en plus considérable ; et comme la production crée la plupart des objets plus vite que la consommation ne les détruit, il en résulte une abondance toujours croissante des choses propres aux besoins et commodités de la vie, en sorte que chaque individu, à proportion de la place qu’il occupe dans l’ordre social, reçoit une portion plus ample dans la distribution générale du dividende commun, et se trouve ainsi mieux et plus largement pourvu.

    Si nous comparons la somme des consommations faites actuellement dans le cours d’une année par un grand propriétaire, par un riche commerçant, par un