Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/393

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dans les progrès que fait l’amélioration ; c’est aussi, à ce que je crois, ce qui est arrivé, plus ou moins, en tout pays.

Quoique ce soit une chose fort incertaine que le succès de tel ou tel jour de pêche en particulier, cependant, la situation locale du pays une fois donnée, si vous prenez, en somme, tout le cours d’une année ou de plusieurs années ensemble, l’effet général du travail nécessaire, dira-t-on, pour amener au marché telle ou telle quantité de poisson, paraît être assez certain ; et dans le fait, il n’y a pas de doute que cela ne soit. Cependant, comme cet effet dépend plus de la situation locale du pays que de l’état de sa richesse et de son industrie ; comme d’après cela cet effet, dans les différents pays, peut être le même, quoique les degrés d’amélioration de ces pays soient très-différents, ou être fort différent, les degrés d’amélioration étant les mêmes, il en résulte que sa liaison avec l’état d’amélioration du pays est une chose incertaine, et c’est de cette espèce d’incertitude que j’entends parler ici.

Quant à l’augmentation de quantité des divers minéraux et métaux qu’on tire des entrailles de la terre, et particulièrement des plus précieux, le pouvoir de l’industrie humaine ne paraît pas être borné, mais il paraît être tout à fait incertain dans ses effets,

La quantité de métaux précieux qui peut exister dans un pays n’est bornée par rien qui tienne à la situation locale de ce pays, comme la fertilité ou la stérilité de ses propres mines. Ces métaux se trouvent en abondance dans les pays qui ne possèdent point de mines. Leur quantité, dans chaque pays en particulier, paraît dépendre de deux circonstances différentes. La première, c’est le pouvoir qu’il a d’acheter, c’est l’état de son industrie, c’est le montant du produit annuel de ses terres et de son travail : circonstance qui le met en état d’employer une quantité plus grande ou plus petite de travail et de subsistances, à faire venir ou à acheter des superfluités, telles que sont l’or et l’argent, soit de ses propres mines, soit de celles des autres pays. La seconde, c’est l’état de fécondité ou de stérilité des mines qui, au moment dont il s’agit, approvisionneront de ces métaux le monde commerçant. Cette fécondité ou cette stérilité des mines doit influer plus ou moins sur la quantité de ces métaux dans les pays les plus éloignés des mines, à cause de la facilité et du peu de frais du transport de cette marchandise, résultant de son peu de volume et de sa grande valeur. L’abondance des mines de l’Amérique a dû avoir plus ou moins d’effet sur la quantité de ces métaux à la Chine et dans l’Indoustan.