Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/430

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circulation de ces choses et pour leur distribution dans les mains de ceux qui doivent en définitive s’en servir ou les consommer.

De ces quatre articles, il y en a trois, les vivres, les matières et l’ouvrage fait, qui sont régulièrement, soit dans le cours de l’année, soit dans une période plus longue ou plus courte, retirés de ce capital circulant, pour être placés, ou en capital fixe, ou en fonds de consommation.

Tout capital fixe provient originairement d’un capital circulant, et a besoin d’être continuellement entretenu aux dépens d’un capital circulant. Toutes les machines utiles et instruments d’industrie sont, dans le principe, tirés d’un capital circulant, qui fournit les matières dont ils sont fabriqués et la subsistance des ouvriers qui les font. Pour les tenir constamment en bon état, il faut encore recourir à un capital du même genre.

Aucun capital fixe ne peut donner de revenu que par le moyen d’un capital circulant. Les machines et les instruments d’industrie les plus utiles ne produiront rien sans un capital circulant qui leur fournisse la matière qu’ils sont propres à mettre en œuvre, et la subsistance des ouvriers qui les emploient. Quelque améliorée que soit la terre, elle ne rendra pas de revenu sans un capital circulant qui fasse subsister les ouvriers qui la cultivent et ceux qui recueillent son produit.

Les capitaux tant fixes que circulants n’ont pas d’autre but ni d’autre destination que d’entretenir et d’augmenter le fonds de consommation. C’est ce fonds qui nourrit, habille et loge le peuple. Les gens sont riches ou pauvres, selon que le fonds destiné à servir immédiatement à leur consommation se trouve dans le cas d’être approvisionné, avec abondance ou avec parcimonie, par ces deux capitaux.

Puisqu’on retire continuellement une si grande partie du capital circulant pour être versée dans les deux autres branches du fonds général de la société, ce capital a besoin à son tour d’être renouvelé par des approvisionnements continuels, sans quoi il serait bientôt réduit à rien. Ces approvisionnements sont tirés de trois sources principales : le produit de la terre, celui des mines et celui des pêcheries. Ces sources ramènent continuellement de nouvelles provisions de vivres et de matières, dont une partie est ensuite convertie en ouvrage fait, et qui remplace ainsi ce qu’on puise continuellement de vivres, de matières et d’ouvrage fait, dans le capital circulant. C’est aussi des mines que l’on tire ce qui est nécessaire pour entretenir et pour augmenter cette par-