Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/87

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jointes à la présente édition, parmi lesquelles j’en ai au plus conservé trois ou quatre de celles qui accompagnaient la première édition. Je me suis aussi attaché, dans ces notes nouvelles, à recueillir dans l’histoire ancienne et dans notre propre histoire tous les faits qui appartiennent à la richesse des nations, au prix du blé, à la valeur de l’argent, au taux des salaires, aux prix des denrées de consommation générale, etc. ; et comme tous ces faits tendent à confirmer la doctrine de Smith et à démentir toutes celles qu’on a voulu opposer à la sienne, j’ai tâché de fortifier la discussion par l’autorité la plus imposante de toutes, celle à laquelle on est le plus disposé à se soumettre, la leçon de l’expérience.

La théorie de la formation et de la distribution des richesses, cette science si nouvelle et qui est particulière à notre âge, est aujourd’hui comme un État naissant dont les lois fondamentales n’ont pu prendre encore leur assiette, parce qu’elles ont été sans cesse ébranlées par des dissensions intestines. Il semble que tous ceux qui se dévouent à l’enseignement de cette science cherchent à se faire des principes à part, et qu’ils n’écrivent que pour les faire prévaloir. Rien, sans doute, ne peut nuire davantage à la propagation d’une science que la division entre les maîtres et la diversité des doctrines, parce qu’il en naît une défiance et une incertitude sur le fond même de la science, et que peu de personnes sont tentées de prendre des leçons au milieu de tant d’écoles qui se combattent et qui se contredisent.

Je croirai donc avoir fait quelque bien si je puis contribuer le moins du monde à rallier aux mêmes principes ceux qui se livrent à l’étude et à la culture de l’économie politique, et à les ramener sur les pas de ce grand maître dont on ne peut quitter la trace sans courir le risque de se jeter dans de fausses routes.

Août 1821.