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LA CORVÉE

pas encore perdu leur gaîté, se réunissaient en une courvée fort populaire. Et d’un travail très monotone, on faisait une fête joyeuse et animée… Pour le coupage, la bonne Aglaé vous menait sa planche du bord au meilleur coupeux et une belle lurette encore… Pas de plus adroit que Baptiste à Gendron pour planter le bouquet, au levage d’une grange !…

Et mon père souligna qu’avec ces types avaient pour ainsi dire disparu nos corvées les plus populaires. Peut-être qu’avec José et la Chauffeuse, on verra aussi mourir le brayage du lin.

D’ailleurs, la Chauffeuse sentait déjà décroître sa réputation. Les enfants se la montraient du doigt : « Pourquoi l’appelle-t-on la Chauffeuse ?… » Et souvent la réponse ne venait pas.

Il était onze heures… Landry entonna alors le couplet populaire qui terminait toutes les soirées : « Bonsoir les amis, bonsoir ; Bonsoir les amis, bonsoir les amis, bonsoir !… Quand on est si bien ici, quand on est si bien ensemble, devrait-on jamais se séparer ?… » Et les veilleux de reprendre : « Bonsoir les amis, bonsoir… Au revoir… » Puis ils partirent…

Pendant que sur la route de l’Embarras, la Fine reconduisait la Chauffeuse, à la maison de mon