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LE COUVRE-PIEDS

mais qui ne s’endort jamais, sans qu’on le berce un bon petit quart d’heure. Je l’envoie en haut, voyez-vous, c’est plus chaud là, il y a une petite trappe, dans le plancher qui laisse monter la chaleur d’en bas. Quel trésor que cette Mariette, mes amies, c’est de « l’or en barre ». Tenez, je vous souhaite chacune une Mariette, vous autres qui avez des François à marier. Bon ! vite, approchez, approchez, pendant que c’est chaud.

Et dans la grande cuisine claire, les voisines s’empressent de prendre place autour de la table, recouverte de sa plus belle nappe blanche, et on ne pense plus à Mariette, ni au beau couvre-pieds à pointes de coton rouge…

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Et le jour s’éteint. La nuit descend, une nuit d’automne, calme et froide. À son tour, la lune pique de points d’or lumineux le beau couvre-pieds à pointes rouges, dans « la chambre du fond », qui ne contient plus que lui.

Au-dessus, dans la « chambre à coucher des filles », où dort un enfant blond, une main tremblante laisse tomber la porte d’une petite trappe, dissimulée dans le plancher.

Un instant plus tard, une forme frêle descend, se glisse dans la chambre, s’arrête devant le rustique