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LA CORVÉE

chapelets de bois, répondaient sur le ton de la psalmodie. Tous ces bons paysans semblaient saisis d’un profond respect, à la pensée que le Dieu de l’Eucharistie allait bientôt descendre dans ce sanctuaire.

Au dehors, la paix du soir tombait doucement du ciel bleu. Le soleil couchant embrasait l’horizon et inondait, d’une orgie de lumière, les hautes futaies que la brise caressait mollement. Des ombres rougeoyantes s’allongeaient sur la route, et empourpraient le chaume des maisonnettes. Puis, au fond du crépuscule, la lune s’irisait comme une opale, et versait sur cette soirée de printemps, la sérénité des cieux.

Des flots de lumière mourante ruisselaient aussi sur le pauvre temple. À l’intérieur, de fuyantes clartés roses voilaient la rusticité des murs et des bancs, et enveloppaient de mystère et de couleurs irréelles, tous ces humbles, au teint halé, qui dissimulaient sous une apparence un peu fruste, de si grands cœurs et de si belles âmes, et qui priaient toujours, prosternés aux pieds de la Vierge Marie.

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Les Bois-Francs sont maintenant l’un des endroits les plus florissants de la Province de