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LA CORVÉE

— « Voilà qui est assez difficile, dit Jean-Brette ; mais j’essaierai et on verra bien, si je ne réussis pas. Merci, bonne vieille ! » Et Jean-Brette s’en alla.

L’épluchette venait justement de commencer chez Virelouche, lorsqu’arriva soudain un étranger avec une belle jument noire, — plus belle encore que Princesse, — et avec ça, un grand tuyau-de-castor, et pis une canne ; il avait aussi de jolies moustaches et des cheveux frisés. Tout le monde pensa que c’était le gouverneur en personne, ou son envoyé : mais ce n’était ni l’un ni l’autre. L’étranger se nomma « un avocat de Québec, qui allait plaider à Montréal. »

Dans ce temps là, vous savez, les chars n’étaient pas inventés ; c’est pour ça qu’on voyageait en voiture.

Or ce qui vous surprendra le plus mes agneaux, si vous ne l’avez pas déjà deviné, c’est que le beau monsieur à moustaches et aux cheveux frisés, n’était autre que Jean-Brette lui-même. Eh oui ! Jean-Brette ! Le rodeux ! il s’était déguisé pour ne pas se faire reconnaître : il en avait des plans n’est-ce pas, pour embrasser Roselinette ? Car c’était bien pour ça, qu’il venait, le faraud !…

Et avant qu’on le questionnât trop, Jean-Brette, ou plutôt monsieur l’avocat, se mêla aux