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pies, les acétates de plomb, de morphine, d’ammoniaque, l’acide acétique, l’acide prussique, les sulfures, le soufre doré d’antimoine etc.

D’autres communiquent aux bords de la flamme une belle coloration rouge : les sels de chaux et les sels de lithine sont dans ce cas.

Un fait très important à noter et surtout très intéressant à retenir, au point de vue médical, est que les solutions très étendues des corps que nous venons d’indiquer, sont susceptibles, elles aussi, de communiquer à la flamme la coloration spéciale et caractéristique de la substance qu’elles tiennent en dissolution. Ceci permet au clinicien de vérifier facilement ses potions. Il suffit, en effet, de prendre, à l’extrémité de la spatule, une seule goutte du liquide suspect et de la porter au niveau de l’extrémité libre de la mèche, pour voir immédiatement se produire, dans la flamme, de violentes trépidations accompagnées de l’apparition de l’auréole colorée spéciale à la substance essayée.

Tous les médicaments cependant ne colorent pas la flamme. Il en existe, au contraire, un grand nombre qui ne donnent lieu à aucune coloration de ses bords : le sous-nitrate de bismuth, le sulfate de magnésie, la santonine, le sulfate de quinine, les nombreux alcaloïdes employés en médecine, etc., restent absolument muets au point de vue de la coloration.

Or, ces faits étant bien établis, il est facile d’en tirer, dès maintenant, des conclusions très pratiques au point de vue de la clinique pure : on peut, en effet, poser déjà les trois règles générales suivantes :

1o Tout principe non colorant, qui colore, doit être considéré comme additionné de substances colorantes et, par suite, frelaté ;

2o Tout médicament colorant, qui ne donne pas à la flamme la teinte qu’il devrait donner, doit être regardé comme additionné de substances étrangères ;

3o Enfin, le genre de coloration de la flamme doit mettre lui-même sur la voie de la falsification.