Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
89
vérification clinique des médicaments


II. Inflammation des médicaments combustibles.

Beaucoup de médicaments, employés en thérapeutique, sont très facilement inflammables, au moyen d’une allumette, et brûlent ensuite, d’eux-mêmes, avec beaucoup de facilité. Il m’est venu à l’esprit d’examiner si la façon dont ils brûlent ne serait pas capable, à elle seule, de renseigner le médecin sur leur pureté ou leurs falsifications. Or, bientôt il m’a été démontré, par l’expérience, qu’il y avait là, en effet, pour le clinicien, une mine féconde en renseignements précieux, renseignements qu’on aurait peut-être tort dorénavant de laisser de côté. Les médicaments combustibles sont : les uns liquides, les autres solides.

1o Les médicaments liquides combustibles, par la couleur de leur flamme, par la fumée et l’odeur qu’ils répandent, par leurs pétillements, par le résidu qu’ils abandonnent à la suite de leur combustion, indiquent souvent au médecin s’ils sont bons ou falsifiés. Il suffît d’en verser quelques gouttes dans une soucoupe ou une assiette, de les enflammer avec une allumette et d’examiner les différents phénomènes qui se produisent.

Prenons un exemple : l’alcool ordinaire ou de vin. Ce liquide, d’après les auteurs du dictionnaire des falsifications, peut contenir des alcools inférieurs (de grains, de marc, de betterave, de bois, de pomme de terre) ; quelques éthers (acétique, œnanthique) ; des acides gras (caprique, caprilique, margarique, etc.), des traces d’huiles essentielles, d’essence de térébenthine, de benzine, de pétroles légers ; enfin, des matières fixes, telles que produits huileux, sels de plomb, de cuivre, de zinc et du chlorure de calcium. Or, il n’est aucun de ces corps, absolument aucun, qui n’imprime son cachet d’une façon certaine, au mode de combustion de l’alcool. Celui-ci, lorsqu’il est pur et anhydre, brûle avec flamme bleue pâle, uniforme, sans fumée, avec une odeur suave, et sans laisser aucun résidu. — Or, tous les