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les chemins de fer de la haute-loire

partements de la Haute-Loire et de la Lozère, n’attend plus, pour être décrétée, que la déclaration d’utilité publique. Cette enquête n’a provoqué que quelques réclamations de détail concernant le tracé particulièrement aux abords des villes de Pradelles et du Puy, et qui mériteront d’être examinées lors des projets définitifs[1].

La voie emprunte une très-réelle importance à sa direction qui est celle de la route nationale no88, direction tellement ancienne que les plus vieux documents de nos archives lui donnent constamment la qualification significative d’estrade ou grand chemin. Au delà même du moyen âge la science ne peut préciser son antique origine que nous sommes portés à considérer comme préhistorique.

L’achévement de toute la ligne est, en outre, unanimement sollicité par les départements qu’elle traverse de Lyon à Toulouse ; ils l’obtiendront, sans nul doute, car il n’y a plus à décréter que deux lacunes, entre le Puy et Mende et entre Carmaux et Rodez.

La voie ferrée s’assimilera donc, en leur imprimant un nouvel essor, les mêmes relations commerciales, les mêmes facilités de défense du territoire dans les Cévennes et sur ces monts du Velay et du Gévaudan qui, suivant un axiome stratégique, sont « comme une citadelle dont le Rhône serait l’avant-fossé[2] ». Par son raccordement à la ligne de l’Allier vers Langogne, elle établira des communications entre le département du Gard et les grandes cités manufacturières de Saint-Etienne et de Lyon, et, au delà, jusqu’à Besançon et à la frontière de l’est ; d’autre

  1. Nous devons insister principalement au sujet des graves considérations produites par la Chambre des arts et manufactures du Puy, pour que le chemin de fer vienne aboutir à la gare de cette ville, au lieu de se détacher de celui de Saint-Etienne au Puy vers Montredon, à quelque distance de notre ville.
  2. Histoire de J. César, t. II, guerre des Gaules, introduction, 1866, p. 16.

    « …À l’est, où les invasions sont à craindre, on dirait que la nature non contente de l’avoir (la Gaule) défendue par le Rhin et les Alpes, s’est plu à la retrancher derrière trois groupes de montagnes intérieures : 1o les Vosges ; 2o le Jura ; 3o les monts du Forez, les monts d’Auvergne et les Cévennes ». Idem, p. 15.