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des séances

mur de clôture latérale vers le bas de sa vigne. Le possesseur qui n’a pas pu nous céder ces objets, a bien voulu néanmoins autoriser à en faire les moulages qui sont mis sous les yeux de la Société.

La lame de couteau, par sa forme et sa dimension, ressemble à deux ustensiles de ce genre qui sont au Musée et proviennent, ainsi que d’autres pièces de notre collection, de la station palaffitique de Mœringen, dans le lac de Bienne en Suisse, station qui a été classée à la fin de l’âge du bronze ou au commencement de l’âge du fer. C’est une lame à un seul tranchant, longue de 42 centimètres, large de 2 centimètres à la base, légèrement arrondie à la pointe. Elle fait corps avec un appendice assez étroit ou âme qui servait à la fixer à un manche de bois, d’os ou de corne. Cette pièce offre une particularité instructive dans un ornement gravé au dos de la lame : il consiste en cinq rangées de huit traits parallèles, lesquels sont séparés à égales distances par deux traits croisés en X. C’est un système de décor qui n’est pas rare, principalement pour les bracelets de l’âge du bronze, et dont notre collection locale offre des exemples. J’ajoute que cette variété de couteau diffère de toutes celles découvertes jusqu’à ce jour dans notre département.

Le bracelet est assez épais, ovale, d’un diamètre de 7 et de 5 centimètres et sans aucun ornement. Les deux bouts vont en s’amincissant, comme les plus anciens bracelets de bronze. C’est, du reste, un type qui a dû persister longtemps dans le pays, quoiqu’il soit le premier de ce genre que nous y ayons recueilli jusqu’à ce jour.

Il ne serait pas impossible que ces deux objets, la lame et le bracelet qui ont été trouvés — avec quelques menus débris d’une poterie paraissant avoir été façonnée a la main, — sous des blocs de rochers, aient été entraînés par quelque débâcle d’eau, des parties supérieures de la colline où l’on m’a signalé des vestiges de très-anciennes excavations ou grottes.


Après cette communication, qui intéresse vivement l’assemblée, MM. A. Jacotin et Lascombe lisent des extraits de travaux historiques destinés à être publiés dans les Mémoires de la Société.

L’un des Secrétaires,
L. Gratuze.