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des séances

que, par un ex dono dans la Préface ou l’Épilogue[1]. D’autre part, l’Inventaire du trésor de la Cathédrale, dressé en 1444 (Médicis, I, pp. 104 et sq.), contient l’état de la bibliothèque de l’église et, en fait de bibles, ne renferme que cet article : Unam bibliam cum duobus ferraliis argenti, cum armis domini Raymundi de Cadris antiquam… Cette brève et sèche description semble peu s’appliquer au chef-d’œuvre paléographique qui nous reste. En tout cas, Raymond de Cayres, dit d’Agrain, ne fut doyen du Chapitre que de 1376 à 1393 (Gall. Christiana, t. II, Eccl. Aniciensis, col. 744), c’est-à-dire cinq siècles après l’époque de Théodulfe.

La question en est là, dit en terminant M. Rocher, et il se gardera bien de la résoudre avec les arguments contradictoires qui s’échangent de part et d’autre. Le litige est debout : il sera peut-être résolu quelque jour par de nouvelles investigations, et, si M. Léopold Delisle veut bien consacrer à cette recherche sa lumineuse critique, il acquerra un nouveau titre à la reconnaissance des érudits vellaves.

M. Aymard s’associe de grand cœur à l’hommage qui vient d’être rendu à la mémoire de M. Ph. Hedde. La notice sur le manuscrit de Théodulfe est jusqu’ici le dernier mot de la science sur la célèbre bible. Quant à la date où le manuscrit a pris place dans le trésor de notre cathédrale, la question, il est vrai, reste indécise, mais il ne faut point ajouter trop d’importance à la lacune que signale M. Rocher dans l’Inventaire de 1444. Si l’on examine bien cette pièce, on voit que le catalogue des livres porte exclusivement sur les manuscrits à l’usage quotidien du culte : les missels, évangéliaires, psautiers, responsoires, recueils d’épîtres, proses et collectes, en un mot tous les volumes exposés en public sur les divers autels de la Cathédrale et nécessaires à la célébration des offices. Le Chapitre avait une bibliothèque sacrée et profane, assez bien fournie pour l’époque, ainsi qu’il résulte d’un savant article inséré par M. Léopold Delisle lui-même dans les Annales de la Société d’agriculture de 1866-1867 sous ce titre : Recherches sur l’ancienne bibliothèque de la cathédrale du Puy. On ne voit point figurer dans l’Inventaire de 1454[sic] les divers volumes, signalés par M. Léopold Delisle comme garnissant, avant 1444, les rayons de la bibliothèque canoniale, entre autres l’Histoire de Raymond d’Aiguilhes, donnée au rapport de Médicis, t. II, p. 71, par Jean Barthélemy, citoyen du Puy en l’année 1414.

  1. Aucun des manuscrits donnés par Théodulfe ne porte d’ex dono.
    (Note des secrétaires.)