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documents et notes sur le velay

demain de l’arrêt d’abolition de 1277 et le lendemain aussi de la résurrection de 1343.

Il faut avant tout s’assurer d’un point de départ. L’évêque, investi depuis 924 de la seigneurie de la ville, fut dès le principe et resta jusqu’à la fin du XIVe siècle l’ennemi héréditaire des franchises bourgeoises. Qu’on se garde bien de trouver là prétexte à déclamer contre la religion ! Il y avait dans l’évêque deux personnages : le pasteur, dont nous n’avons parlé et ne parlerons jamais qu’avec le plus sincère respect, et le suzerain temporel, soumis, comme tous les pouvoirs de ce monde, aux passions et aux défaillances humaines. L’hostilité de l’évêque contre la commune dérivait trop bien de la nature des choses pour qu’il soit permis de s’en indigner et même de s’en étonner. Tous les gouvernements cherchent à se maintenir et à vivre. Il allait de soi que le comte du Puy disputât son autorité aux réclamations tumultueuses et mal définies d’une classe bourgeoise que les événements et les lois de l’époque rattachaient à sa mouvance féodale. Il faut donc se borner à reconnaître cette attitude inévitable de l’évêque. L’arrêt de 1277 fut rendu au profit de Guillaume de La Roue, et, lors de l’acte d’affranchissement de 1343, ce fut un autre évêque, Jean de Chandorat, qui voulut ravir à ses sujets et justiciables une partie de leurs privilèges recouvrés.

Nous commençons par les titres concernant le régime intérieur de notre ville, lors de la suppression du consulat.

1. — L’arrêt de 1277 infligeait à la ville du Puy un châtiment pécuniaire, hors de proportion avec ses finances. Les bourgeois obtinrent de la clémence du roi Philippe divers termes pour s’acquitter. Sur la somme de 30,000 livres tournois, chiffre total de l’amende, il en revenait 12,500 à l’évêque. Par un arrêt rendu à l’Épiphanie de 1278, le parlement décida que les citoyens du Puy paieralent, à raison du terme échu à la Noël dernière, 2,500 livres, et que le reste serait soldé en sept termes annuels et consécutifs, dont le premier serait exigible à la Noël prochaine :