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à ce dernier point de vue que notre titre est précieux à recueillir et à méditer.

Le traité de 1349 signale l’une de ces crises familières à notre ville dans ses rapports orageux avec l’évêque. Cette transaction vraiment léonine, arrachée à la lassitude des habitants, n’allait rien moins qu’à confisquer le consulat et à lui substituer un conseil où l’évêque devait avoir la haute main par le membre de son choix, créature docile, instrument passif des volontés épiscopales. L’acte, en effet, loin de reconnaître la commune du Puy, renferme les protestations les plus énergiques de Jean de Chandorat contre les lettres de rétablissement. L’évêque appelle Jean Avellane et ses collègues : les soi-disant consuls. Les conseillers renoncent à toute sauvegarde, ils abandonnent à l’évêque les clefs des portes et fortifications, ils confessent être, eux et leurs concitoyens, les hommes-liges, sujets et justiciables du comte de Velay ; ils promettent d’accourir en armes au premier appel des officiers de la cour commune, ils attestent enfin leur dépendance par d’humiliants détails : un sceau très-simple avec un exergue insignifiant, deux messagers seulement pour exécuter les ordres du conseil, renonciation au droit d’acquérir des propriétés municipales sans le consentement de l’évêque, etc. Enfin les habitants déclarent se contenter des franchises contenues au nouveau pacte. Cette clause était-elle une abdication des libertés consulaires concédées par l’arrêt de 1343 ? Le contrat ne le dit point formellement, mais à cet égard il régnait dans la transaction une ambiguïté dangereuse. En somme, ce traité, loin de tarir les querelles de l’évêque et de la ville, apporta un élément de plus aux chicanes et aux discordes, et l’on n’est guère surpris de voir bientôt après la lutte recommencer de plus belle. La cour du roi retentit longtemps des procédures interminables et inextricables qui s’engagèrent sur nouveaux frais entre notre bourgeoisie et son suzerain. Au fond, le problème restait en 1349 ce qu’il était a l’origine, en 1218, par exemple, lors de l’accord de Vernon : l’évêque ne voulait pas de consuls ; le nom de commune lui était odieux, cette ins-