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par des octrois successifs arrachés à leurs seigneurs et aussi par de courageuses revendications que les manants et vilains de nos campagnes conquirent à la longue un peu de bien-être et de liberté. Les conflits sans éclat et sans relief, d’où sortirent les humbles privilèges de nos villages, ont laissé dans nos récits locaux un sillon fugitif et une trace moins saisissable encore dans nos archives. Il y a néanmoins dans ces phases ignorées de nos annales un attrait mystérieux qui séduira peut-être quelque chercheur. Qu’une œuvre, si incomplète qu’elle soit, nous arrive sur cet aspect encore plein d’ombre et de silence de notre cher Velay, et cette œuvre ne sera pas la moins méritoire de celles où se délecte la curiosité contemporaine.


IX

Un Noël vellave.


M. l’abbé Payrard a publié, il y a deux ans, un recueil des Noëls, composés de 1631 à 1648 par l’abbé Natalis Gordat, vicaire de Cussac. Nous n’avons pas à refaire l’éloge de cette charmante publication, où les philologues, les antiquaires et les curieux de toute sorte ont trouvé leur compte. Il semble que cette littérature rustique avait beaucoup de vogue chez nos pères. On imprimait et on débitait partout ces poésies naïves, dont l’accent, le tour simple et un petit grain de gauloiserie séduisaient vite les bonnes gens de la campagne. Voici l’un de ces Noëls, imprimé sur une simple feuille, sans pagination, et qui semble être du même temps que ceux de Cordat :