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lettres de bourgeoisie


II

Tous les historiens s’accordent à reconnaître que la qualification de bourgeois, burgensis, dérivée du mot germanique burg (ville close ou fortifiée), a eu, dans le cours des temps, différentes acceptions. Il serait trop long de les toutes définir. Il suffit de rappeler que cette expression, généralement employée dans un sens plus ou moins large, n’a pas toujours été appliquée seulement à une classe restreinte de citoyens, telle que la précisent nos documents.

Sans décider la question de savoir si cette dernière institution n’aurait pas existé à des époques plus ou moins reculées, citons l’opinion des auteurs sur la bourgeoisie du moyen âge : « Dans l’origine, dit l’un d’eux, un bourgeois était un chef de famille appelé à participer aux droits, aux devoirs et aux charges du bourg dans lequel il avait son domicile. Tout habitant ou résidant n’était pas bourgeois. Il fallait, de plus, être en possession des privilèges utiles ou onéreux du bourg. Aussi y avait-il anciennement, pour les actes officiels de la commune, pour les publications à son de trompe, une formule qui portait : les bourgeois, manants et artisans. Le bourgeois était maître des droits civils et politiques réglés par la constitution de la commune. Le manant n’avait que la résidence ; l’artisan n’était que de passage… Je ne vois pas de différence entre le bourgeois de notre vieille constitution municipale et le citoyen des républiques anciennes, si ce n’est que le bourgeois était en même temps sujet d’une grande monarchie. »

« On comprend que, dans une telle organisation sociale, avec des institutions municipales si larges, les bourgeois durent occuper une grande place dans l’État. Ils tenaient presque toute l’administration proprement dite ; ils géraient les affaires des communes, veillaient sur leurs privilèges, protégeaient leur repos et leur liberté. Ils avaient une part considérable dans l’ac-