Page:Société des amis des sciences, de l’industrie et des arts de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1878, Tome 1.djvu/391

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
315
statue de marguerite de valois

Note A. — « Le vrai protecteur des lettres, ce fut une protectrice, dit M. Anatole de la Forge dans son rapport récent sur la liberté de la presse en France, (Journal officiel), ce fut Marguerite de Valois. C’est à cette aimable princesse, et non à son frère François Ier, qu’il faut surtout faire honneur de la Renaissance, de cet intervalle remarquable où l’esprit humain se développa si énergiquement. C’est à elle que les artistes, les poètes, les savants, les philosophes durent providentiellement la faveur dont ils jouirent pendant quelque temps, et malgré les persécutions dont ils furent bientôt après victimes, à cause de la faiblesse du roi et à l’instigation des fanatiques tout puissants à la cour, et qui ne distinguaient pas la véritable foi chrétienne des superstitions léguées par le paganisme. Rendons à chacun la part honorifique qui lui est due : Saluons donc Marguerite de Valois, comme la véritable protectrice et la bienfaitrice des arts, des lettres, de la science et qui les a restaurés, au milieu des égarements de l’esprit humain : Cuique suum tribuamus. »

Une récente et judicieuse étude de M. Charles Bigot a paru aussi au Journal officiel (11 octobre 1879) sur Marguerite d’Angoulême, cette première reine de Navarre que François Ier, son frère, appelait « sa mignonne », celle à qui l’auteur du Gargantua et du Pentagruel, le caustique Rabelais a dédié un de ses livres ; dont Labruyère disait qu’elle joignait les grâces de son sexe aux qualités d’un honnête homme ; celle enfin que la postérité a gentiment surnommée « la Marguerite des Marguerites ».

Cette étude est relative à la réédition de l’Heptaméron par Lemerre à Paris, avec notes, variantes et glossaire de M. Frédéric Dellaye et notice de M. Anatole France ; nouvelle preuve de la sympathie générale qu’a toujours inspirée cette gracieuse princesse.

Note B. — M. Castaigne a certainement fait preuve dans tous ses écrits d’un grand savoir et d’une consciencieuse sagacité. Qu’il me soit permis cependant, en ce qui concerne son mémoire sur les Agesinates[1], de préférer à son opinion, celle de M. H. Coquand qui, dans sa Statistique de la Charente, assigne au Condate Agesinatum ou Aquesinatum de la carte de Peutinger le confluent de la Charente et du Né, entre Cognac et Saintes, en aval d’Angoulême, à une certaine distance du point indiqué par M. Castaigne.

Je n’adopte pas non plus absolument l’opinion de M. Castaigne à l’égard

  1. Mémoire sur les Agesinates de Pline l’Ancien, suivi d’un itinéraire gallo-romain de Périgueux à Saintes. Angoulême, Nadaud et Cie. 1865.