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mémoires

25 grammes de chlorure de potassium, c’est-à-dire 2 kil. 50 par are.

3 kilog. à 0,45 font 
1 35
2 k. 50 à 0,23 font 
» 575
1 925

C’est donc une dépense de substances employées de 2 fr. en chiffres ronds. Reste la main-d’œuvre. Chaque are contient environ cent cinquante pieds de vigne, c’est-à-dire trois cents trous. Or un homme peut facilement, sans habitude, faire douze cents trous par jour. En évaluant à 2 francs la journée d’hiver, c’est donc 4 ares à la journée, ou 0,50 par are, qui joints à la dépense précédente, vous donnent 2 fr.50 par are ou 250 fr. par hectare. Ces dépenses sont celles d’aujourd’hui ; elles diminueront certainement par la production plus abondante du sulfure de carbone et du chlorure de potassium. Telles qu’elles sont, une vigne à conserver est d’une telle importance, qu’il me semble ne pas y avoir à hésiter à faire essai d’un moyen basé sur une théorie aussi sérieuse que celle que je vous ai soumise et sur des expériences aussi concluantes que celles qui ont été publiées par M. Alliès, de Marseille, un des premiers inventeurs du pal pour l’application du sulfure de carbone ; par la Compagnie P.-L.-M., et enfin tout récemment encore par le Comité de Libourne qui préconise avec toute l’autorité de ses membres, dont l’un, M. Fallières, a eu l’obligeance de me guider de ses conseils, le traitement hivernal.

Je conclus, Messieurs, et je comprends que j’ai été bien long ; puissé-je avoir été lucide : défendons nos vignes ; bien que dans notre pays elles ne soient guères un objet de produit, et précisément parce que, très-morcelées, elles se trouvent entre les mains de personnes susceptibles de faire un sacrifice momentané, peut-être pourrons-nous devenir un encouragement et un exemple pour des contrées plus fertiles, et contribuer ainsi à la conservation d’une des richesses et des gloires de notre pays. Défendons-les surtout, parce que le jour où les vignes tendront