Page:Solin - Polyhistor, 1847.djvu/155

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des spectateurs. Les chiens de cette espèce atteignent une grandeur extraordinaire, et font entendre des aboiements plus épouvantables que des rugissements. Telles sont les qualités propres aux chiens d’Albanie ; les autres leur sont communes avec toutes les espèces. Les chiens ont tous le même attachement pour leurs maîtres, comme le prouvent de nombreux exemples. En Épire, un chien reconnut dans une assemblée le meurtrier de son maître et le dénonça par ses aboiements. Jason, de Lycie, ayant été tué, son chien refusa de manger, et se laissa mourir de faim. Le chien du roi Lysimaque, ayant vu allumer le bûcher de son maître, se jeta dans les flammes où il fut consumé avec lui. Deux cents chiens ramenèrent le roi des Garamantes de son exil, luttant contre ceux qui s’opposaient à son retour. Les Colophoniens et les Castabales menaient à la guerre des chiens, dont ils formulent leurs premiers rangs. Sous le consulat d’Appius Junius et de P. Sicinius, un chien, dont le maître avait été condamné à mort, l’accompagna dans sa prison, sans qu’il fût possible de l’en séparer. Après l’exécution, l’animal poussa des hurlements lamentables ; et comme par pitié des citoyens lui avaient jeté des aliments, il les porta à la bouche de son maître ; enfin, quand le cadavre eut été précipité dans le Tibre, il s’y élança lui-même, s’efforçant de le soutenir sur l’eau. Seuls les chiens entendent leur nom et savent reconnaître leur route. Quand les chiennes sont en chaleur, les Indiens les attachent dans les forêts pour les faire couvrir par des tigres. La première portée leur paraît inutile, parce qu’elle conserve trop de férocité ; il en est de même de la seconde : ils n’élèvent que la troisième. Les chiens d’Égypte, le long du Nil, ne boivent l’eau qu’en courant, pour éviter l’insidieuse voracité des crocodiles.

Parmi les Anthropophages de la Scythie asiatique, on compte les Essédons, chez qui les funérailles se célèbrent par d exécrables festins. Une coutume chez les Essédons, c’