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LE PARFAIT MARESCHAL.

Chap.
ⅽⅹⅼⅵ
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est encor jeune, & qu’on luy a veu deux & trois fois les jambes pleines d’eaux, luy tirer environ deux livres de sang, luy faire user des décoctions de gayac ou de buys au deffaut, en suite le purger, sécher les eaux & s’en servir. Si ces ordures reviennent encore apres cela, il luy faut faire prendre des décoctions dix jours, le purger & quand il ne purgera plus & aura tres-bien recouvré l’appétit, luy donner encore dix jours de suitte les mesmes décoctions de gayac, il y a apparence que le Cheval en sera quitte pour toûjours.

On peut donner si on veut au lieu des décoctions du gayac, d’esquine, ou de salsepareille, environ deux onces de la poudre de l’une des trois, dans une pinte de vin blanc, & continüer autant de temps que si on donnoit des décoctions ; cela fera non pas le mesme effet, particulierement celle d’esquine pour les Chevaux maigres, secs, & bilieux, que les décoctions, mais il en fera beaucoup, & sur tout le sassafras.


CHAP.
ⅭⅩⅬⅦ.
Pour le Farcin qui vient à la teste des Chevaux.


CEtte recepte est de celles contre qui j’ay parlé au commencement de ce Traité du Farcin ; mais je ne l’ordonne que pour le Farcin qui vient à la teste, qui est le plus facile à guerir de tous les Farcins ; vous pouvez vous servir de ce remede dans l’assurance qu’il ne produira pas les étranges effets que j’ay veu souvent, par les receptes qui entrent dans les oreilles, où l’on met des liqueurs ou plûtost des caustics si violents qu’ils offencent le cerveau des Chevaux, en sorte qu’ils demeurent torticolis, d’autres ont toûjours une oreille qui panche en bas ; & j’ay veu un Cheval qu’on avoit traité du Farcin avec un remede dans les oreilles, qui ne pouvoit marcher trois pas sans tomber comme étourdy, & il fut plus de six mois à revenir, comme il estoit avant l’application du remede.

Prenez un demy verre de jus d’absynthe, dans lequel vous mettrez une once d’alun brûlé en poudre, du sel commun en poudre deux dragmes, de l’esprit de vitriol un scrupule, mettez le tout dans une fiole, & gardez le marc de l’absynthe à part.

Bridez le Cheval à minuit, à six heures du matin sans le débrider, mettez un peu de ce qui est dans la fiole dans l’oreille, & broyez fort l’oreille pour le faire penetrer dedans ; puis mettez, encore autant, & broyez de mesme, & continüez jusqu’à ce