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ET A LA CHINE. Liv. IV. 225


expreſſions circulaires des anciennes feuilles, d’un tiſſu filamenteux, s’éleve fort haut, n’a aucune branche, & eſt couronné par un évantail parſait & ſuperbe que forment ſes feuilles par leur diſpoſition.

Les feuilles de ce ſingulier arbre reſſemblent à celles du Bananier, mais elles ſont plus longues & plus épaiſſes. Leur pétiole qui a deux pieds de long, eſt élargi vers ſa baſe, & embraſſe la tige, de ſorte que comme tous les pétioles s’insèrent fort près les uns des autres dans cet arbre, ils ſe croiſent régulièrement à leur baſe, en ſe dirigeant ſur des côtés oppoſés.


Les régimes qui portent les fleurs & les fruits , naiſſent auſſi de chaque côté des aiſſelles des feuilles, & ſont eux-mêmes diſpoſés en éventail par le croiſement des ſpathes communes qui contiennent la ſructification.

Cet arbre doit être rangé dans la famille des Bananiers, dont il a les vrais caractères, mais il doit ſaire un genre à part, ayant une capſule à trois loges poliſpermes, en quoi il diffère de l’Heliconia de Linné, dont les loges du fruit ſont monoſpermes, & du Mu∫a ou vrai Bananier, en ce que celui-ci n’a qu’une capſule uniloculaire.

Le Ravénala ſe trouve à Madagaſcar, il vient dans les marais, les Madégaſſes ſe ſervent de ſes feuilles pour couvrir leurs maiſons. On l’a tranſporté à l’Ile de France, où il a très-bien réuſſi. Flacourt en fait mention dans ſon Hiſtoire de Madagaſcar, ſous le nom de Voa∫out∫i, il dit que les Madégaſſes font de l’huile avec la pellicule qui enveloppe les ſemences, & que de celles-ci ils en font de la ſarine qu’ils mangent avec du lait. Je n’en ai vu faire aucun uſage.

Tome II. Ff