Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/142

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des hommes, écoute-moi. Je parle, en effet, dans ton intérêt et non dans le mien.

KRÉÔN.

Qu’attends-tu de moi ?

OIDIPOUS.

Jette-moi très-promptement hors de cette terre, en un lieu où je ne puisse parler à aucun des mortels.

KRÉÔN.

Certes, je l’aurais fait, sache-le, si je ne voulais avant tout demander au Dieu ce qu’il faut faire.

OIDIPOUS.

Sa parole est manifeste pour tous : il faut me tuer, moi, parricide et impie.

KRÉÔN.

Sans doute ses paroles sont telles ; cependant, dans l’état présent des choses, il est mieux de demander ce qu’il faut faire.

OIDIPOUS.

Vous l’interrogerez donc sur le malheureux homme que je suis ?

KRÉÔN.

Certes, et, maintenant, tu ne pourras plus n’en pas croire le Dieu.