Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/190

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Je t’ordonne donc d’avoir bon courage, même si je n’étais pas résolu, puisque Phoibos t’a conduit. Moi absent, je sais que mon nom seul te sera un rempart contre le malheur.

LE CHŒUR.
Strophe I.

Tu es arrivé, Étranger, dans la plus heureuse demeure de la terre, dans le pays des beaux chevaux, sur le sol du blanc Kolônos, où de nombreux rossignols, dans les fraîches vallées, répandent leurs plaintes harmonieuses sous le lierre noir et sous le feuillage de la forêt sacrée qui abonde en fruits, qui est inaccessible aux rayons Hèliens comme aux souffles de l’hiver, et où l’Orgiaque Dionysos se promène entouré des Déesses nourricières.

Antistrophe I.

Le narcisse aux belles grappes, couronne antique des grandes Déesses, y fleurit toujours sous la rosée Ouranienne, et le safran brillant d’or. Les sources du Kèphisos ne cessent point d’errer par la plaine, et fécondent, intarissables, du cours de leurs eaux limpides, le sein fertile de la terre nourricière. Et ni les chœurs des Muses n’abandonnent ce lieu, ni Aphrodita aux rênes d’or.

Strophe II.

Et il y a ici un arbre, — et je n’ai point entendu dire qu’il en ait poussé de tel, ni dans la terre d’Asia, ni dans la grande Île dôrique de Pélops, — non planté par la main de l’homme, germe né de soi-même, jetant la ter-