Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/218

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

main ou ses actions victorieuses, mais en persuadant les citoyens. C’est ton Érinnys qui a surtout causé ces choses, et les Divinateurs me l’ont confirmé. Étant arrivé dans Argos Dôrique, j’ai pris Adrastos pour beau-père, et je me suis fait des alliés de tous ceux qui commandent sur la terre d’Apia et qui fleurissent par la lance ; de sorte qu’ayant rassemblé avec eux, contre Thèba, une armée en sept corps, je puisse ou bien mourir ou chasser les auteurs de mes maux. Mais cela est dit. Enfin, pourquoi suis-je venu ici ? Pour te prier et te supplier, ô Père, en mon propre nom et au nom de mes compagnons qui enveloppent l’enceinte Thèbaienne de sept armées ayant autant de chefs. Le premier est le brave Amphiaraos, excellent par la lance et par la science augurale ; le second est l’Aitôlien Tydeus, fils d’Oineus ; le troisième est Étéoklos né d’un père argien ; le quatrième est Hippomédôn que son père Talaos a envoyé ; le cinquième est Kapaneus qui se glorifie de renverser jusqu’aux fondements, par le feu, la ville des Thèbaiens ; le sixième est Parthénopaios, l’Arkadien, qui tient son nom de ce que sa mère resta longtemps vierge avant de l’enfanter, et c’est le fils fidèle d’Atalantès. Enfin, moi, quel que je sois, ton fils ou non, né par une destinée terrible, nommé ton fils cependant, je mène contre Thèba une armée de braves Argiens. Nous te supplions donc humblement, par ces enfants et par ta propre vie, Père, de renoncer à ta fatale colère contre moi qui vais tenter de me venger de mon frère qui m’a chassé de la patrie et qui m’a dépouillé ; car, s’il est dû quelque foi aux oracles, le Dieu a prédit la victoire à ceux que tu soutiendrais. Maintenant, je t’en supplie, par les sources, par les Dieux de ta race, cède ! Si je suis pauvre et étranger, toi aussi tu es étranger ; et nous mendions notre vie