Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/229

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Antistrophe.

Je vous supplie, ô Déesses souterraines, et toi, Monstre invaincu, qui es couché, selon la renommée, devant les portes bien polies, et qui aboies toujours du fond de ton antre, indomptable Gardien du Hadès ! Et je te supplie, ô toi, fille de Gaia et de Tartaros, de laisser passer l’Étranger qui s’avance vers les demeures souterraines des morts ! Je t’invoque, ô toi qui endors éternellement !

UN MESSAGER.

Hommes citoyens, je vous dirai en paroles très-brèves qu’Oidipous est mort ; mais les faits qui se sont accomplis ne sont pas de nature à être dits brièvement.

LE CHŒUR.

Le malheureux est-il donc mort ?

LE MESSAGER.

Sache que sa longue vie misérable a cessé.

LE CHŒUR.

Comment ? Avec l’aide des Dieux et sans peine ?

LE MESSAGER.

Ceci est digne d’admiration. De quelle façon il est parti, tu le sais, puisque tu étais là, non conduit par aucun de ses amis, mais nous conduisant tous lui-même. Dès qu’il fut arrivé au seuil de ce gouffre qui descend au fond de la terre par des degrés d’airain, il s’arrêta là où le chemin se partage en plusieurs autres, auprès