Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/282

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rable, je suis descendue, vivante, dans l’ensevelissement des morts. Quelle justice des Dieux ai-je violée ? Mais à quoi me sert, malheureuse, de regarder encore vers les Dieux ? Lequel appeler à l’aide, si je suis nommée impie pour avoir agi avec piété ? Si les Dieux approuvent ceci, j’avouerai l’équité de mon châtiment ; mais, si ces hommes sont iniques, je souhaite qu’ils ne souffrent pas plus de maux que ceux qu’ils m’infligent injustement.

LE CHŒUR.

Les agitations de son âme sont toujours les mêmes.

KRÉÔN.

C’est pourquoi ceux qui l’emmènent si lentement s’en repentiront.

ANTIGONÈ.

Hélas ! ma mort est très-proche de cette parole.

LE CHŒUR.

Je ne te recommanderai pas de te rassurer, comme si cette parole devait être vaine.

ANTIGONÈ.

Ô Ville paternelle de la terre Thèbaienne ! Ô Dieux de mes aïeux ! Je suis emmenée sans plus de retard. Voyez, ô chefs de Thèba, de quels maux m’accablent les hommes, parce que j’ai honoré la piété !