Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/349

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PHILOKTÈTÈS.

Rends-moi mon arc, ô enfant, rends-le-moi.

ODYSSEUS.

Il ne le fera jamais, même s’il le voulait ; mais il te faut partir avec ces armes, ou ceux-ci t’emporteront de force.

PHILOKTÈTÈS.

Moi ? ô le pire et le plus audacieux des hommes ! Ils m’emmèneront de force ?

ODYSSEUS.

À moins que tu ne marches de bon gré.

PHILOKTÈTÈS.

Ô terre Lemnienne ! Ô flamme éclatante qui domptes tout et que Hèphaistos allume ! Supporterez-vous qu’il m’entraîne de force d’auprès de vous ?

ODYSSEUS.

C’est Zeus, afin que tu le saches, Zeus qui commande ici, c’est Zeus qui l’a décrété. Moi, j’accomplis ses ordres.

PHILOKTÈTÈS.

Ô détesté ! Qu’as-tu résolu de dire ? Tu prétextes les Dieux, et tu les fais mentir.