Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/426

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

TEUKROS.

À l’aide de la justice il est permis d’avoir le cœur haut.

MÉNÉLAOS.

Tu trouves juste que celui qui m’a tué l’emporte ?

TEUKROS.

Qui t’a tué ? Tu parles merveilleusement. Tu vis et tu es mort ?

MÉNÉLAOS.

Un Dieu m’a sauvé ; mais, autant qu’il était en lui, je suis mort.

TEUKROS.

Sauvé par les Dieux, n’outrage donc point les Dieux.

MÉNÉLAOS.

Ai-je donc violé les lois des Dieux ?

TEUKROS.

Certes, si tu ne permets pas d’ensevelir les morts.

MÉNÉLAOS.

Je le défends pour mes ennemis. Cela ne convient pas.

TEUKROS.

Aias s’est-il donc jamais opposé à toi en ennemi ?