Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/73

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quelle parole je puis sauver cette ville. Déjà, comptant les jours depuis son départ, je suis inquiet de ce qu’il fait ; car il y a fort longtemps qu’il est absent, et au delà de ce qui est vraisemblable. Quand il sera revenu, que je sois tenu pour un mauvais homme, si je ne fais ce qu’aura prescrit le Dieu !

LE SACRIFICATEUR.

Tu parles à propos, certes ; car ceux-ci m’annoncent que Kréôn est arrivé.

OIDIPOUS.

Ô roi Apollôn ! puisse-t-il revenir avec un oracle aussi propice que son visage est joyeux !

LE SACRIFICATEUR.

Comme il est permis de le penser, il est joyeux. Sinon, il n’arriverait pas la tête ceinte d’un laurier chargé de fruits.

OIDIPOUS.

Nous le saurons promptement, car il est assez près pour être entendu. Ô Roi, mon parent, fils de Ménoikeus, quelle réponse du Dieu nous apportes-tu ?

KRÉÔN.

Une excellente ; car quelque difficiles à faire que soient les choses, je dis qu’elles sont bonnes si elles mènent à une heureuse fin.

OIDIPOUS.

Quel est l’oracle ? Tes paroles, en effet, ne me donnent ni confiance, ni crainte.