O Zeus, suprême roi des dieux, toi qui fois toute chose, puisses-tu accorder aux chefs de cette contrée qu’avec une force victorieuse ils dressent une embuscade et reprennent leur bien ! Accorde-le, Pallas Athéna, vierge auguste ! Je fais aussi des vœux pour que le dieu chasseur, Apollon, pour que sa sœur qui dans leurs fuites rapides poursuit les cerfs tachetés, viennent l’un et Vautre au secours de ce pays et de ses habitants !
Le Coryphée. — Errant étranger, tu ne me diras pas, à moi qui vois ce qui se passe, que je suis un devin mensonger : tes deux filles, je les aperçois, elles s’approchent, on les ramène en un cortège.
Œdipe. — Où, où sont-elles ? Comment ? Qu’as-tu dit ?
Antigone. — (Elle se précipite vers Œdipe). O mon père, mon père, si un dieu pouvait te donner de voir l’homme généreux qui nous a ramenées ici vers toi !
Œdipe. — Mon enfant, êtes-vous toutes deux ici[1] ?
Antigone. — Oui, Thésée nous a sauvées avec ses bras vigoureux et ceux de ses fidèles compagnons.
Œdipe. — Approchez-vous l’une et l’autre de votre père, mon enfant, et laissez-moi vous embrasser : je n’espérais plus votre retour.
Antigone. — Ta demande sera satisfaite ; il m’est doux de la remplir.
Œdipe. — Où donc, où êtes-vous ?
Antigone. — Nous voici toutes deux près de toi.
- ↑ Œdipe ne s’adresse le plus souvent qu’à l’aînée de ses filles, bien qu’il emploie chaque fois le duel ou le pluriel pour parler à l’une et à l’autre. De là ces juxtapositions étranges du texte grec, qui ont été conservées dans la traduction : ὦ τέκνον, ἧ πάρεστον ;
nage du dème d’Œa, sur le mont AEgaleos, qui s’étend à mi-route entre Colone et la mer, dans le voisinage du couvent de Daphni.