Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/745

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pas moins que de me faire espouser un roy de France, et que pour tout cela je ne me voulus pas sousmettre au joug du mariage, qui ne me plaisoit pas. J’avois l’esprit adonné à la chasse, et l’on me trouvoit ordinairement parmy les bois, tantost avec un espieu, et tantost avec un arc et des flesches. Diane ayant ouy parler de moy me fit inviter à estre du chœur de ses nymphes, et me prenant en affection, me donna un des plus beaux offices que l’on pust avoir pres de sa personne, qui estoit de bailler du pain à ses chiens. Je juray solemnellement la main dessus son autel, que je garderois ma chasteté toute ma vie, mais j’eus bien de la peine à m’empescher de violer ce serment : car j’estois recherchee avec passion par un comte