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LE THÉÂTRE INDIEN. 271

faudrait à présent, de prodiguer des centaines de mille francs en mécaniques et en toiles peintes, en cascades artificielles et en illuminations électriques pour arracher aux spectateurs un sourire de contentement ou une minute de surprise. Une autre différence importante relativement à nos usages, c'est que les acteurs n'étaient ni rétribués ni en revanche mépri- sés ; cela se conçoit, puisqu'ils ne paraissaient que rarement sur la scène et que leur profession se rattachait jusqu'à un certain point aux cérémonies religieuses ou aux réjouissances royales; ils faisaient partie des cortèges de la cour. Les dra- maturges furent souvent comblés des faveurs des monarques ; plusieurs princes même, s'il faut ajouter foi aux traditions, aspirèrent à cueillir les palmes du théâtre et, quand ils n'étaient pas de taille à produire un chef-d'œuvre, ils l'ache- taient à son auteur à prix débattu, sachant ainsi, à une obole près, ce que coûtait la gloire.

��II

��Un des premiers successeurs de Kâlidasa dans l'art dra- matique fut précisément un roi: c'était Soudraka, qui avait, disait-on, gouverné le pays de Maghada (le sud du Béhar) ; il y avait renversé la race Canwa et fondé ladynastie Ândhra. Les uns l'ont placé cent ans avant l'établissement du Christia- nisme ; les autres le font vivre h la fin du II e ou du III e siècle après Jésus-Christ. On a mis sous son nom le Mritchkati ouïe Chariot d'enfant (littéralement le Chariot de terre cuite), qui fut publié à Calcutta en 1829 avec une version 'anglaise et un commentaire explicatif de tous les passages en prâ- crit, qui a été apprécié autrefois dans le Catholique par le baron d'Eckstein, traduit en latin par Stenzler, cà Bonn en 1847, et en français plus récemment par M. Fauche, qui enfin a été imité en cinq actes et en vers et transporté tant bien que

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