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VIII

OUVRAGES DIDACTIQUES


I

Si les Indiens ont souvent excellé dans les fantaisies de l’imagination, ils sont bien loin d’avoir dédaigné le culte plus sévère de la science. Chez ce peuple, porté d’instinct vers les abstractions, épris de ses propres rêves et façonné de longue main à une servitude politique et sociale qui, en le dispensant d’agir, l’habituait d’autant plus à penser, l’histoire était faible, la chronologie tout à fait nulle, l’éloquence sans vitalité, parce qu’elle était sans emploi. Même s’il s’occupait d’astronomie, de mathématiques, de géographie, de médecine, de lexicographie, de critique, de législation et avant tout de métaphysique. De là une foule de traités (sâstras), subdivisés à l’infini : Védânta-Sâstras (sur la philosophie religieuse), Dharma-Sâstras (sur les lois), Kavya-Sâstras (sur la poésie), Silpa-Sâstras (sur les arts mécaniques), Câma-Sâstras (sur l’amour), etc.

Il n’entre pas dans notre plan, exclusivement littéraire, de passer en revue les commentaires sur la théologie ou les écrits philosophiques ; nous nous contenterons sur ce point de résumer quelques notions générales. Des Védas s’est dégagée toute une philosophie mystique et idéaliste, fort ancienne,