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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/13

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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL
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APERÇU GÉNÉRAL

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La théorie scientifique des localisations fonctionnelles de l’encéphale et de la moelle est assez tard venue dans le monde, mais le principe de la localisation des fonctions psychiques de la sensibilité et de l’intelligence est presque aussi vieux que la pensée humaine. La localisation des fonctions des sensations et de l’intelligence, des passions et de la motilité volontaire, dans les organes thoraciques et abdominaux, a certainement précédé de longtemps la localisation dans l’encéphale, mais le principe reste le même, quel que soit le siège assigné à ces fonctions. Aux plus lointaines époques, comme de nos jours, la grande curiosité scientifique de l’homme sur l’origine et la nature de ses sensations et de ses idées ne s’est reposée que dans la considération des différents organes de son corps dont l’activité varie plus particulièrement avec la qualité et l’intensité de ses émotions, de ses passions et de ses pensées.

Dès le Ve siècle, en Grèce, on eut une notion assez claire des rapports du cerveau avec les nerfs et les organes des sens. La théorie des trois âmes, ou des trois fonctions cardinales de l’âme, telle qu’elle exista chez les Pythagorciens, chez Platon et chez Aristote, est bien un essai de localisation des fonctions psychiques supérieures. Hiprocrate et les Hippocratistes ont assigné des sièges différents à ces fonctions, mais ils les ont localisées comme les autres fonctions de l’organisme vivant. Avec Hérophile et Érasistrate, mais surtout chez Galien et chez ses successeurs, c’est-à-dire chez tous les biologistes du monde entier jusqu’à nos