Page:Souvestre - Le Monde tel qu’il sera, 1846.djvu/108

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dique, en rédigeant quatre journaux d’opinions contraires, dans lesquels ils tâchaient de se calomnier et de se nuire, aussi bien que des hommes faits.

Après le collège de Sans-Pair, venait le grand athénée national, dont les cours étaient fréquentés par des auditeurs de tout sexe et de tout âge.

Le professeur de numismatique, que Maurice voulut entendre, faisait ce jour-là une leçon sur la cuisine du dix-neuvième siècle, tandis que le professeur d’économie politique traitait la question des antiquités mexicaines. Quant au professeur de philosophie, il se renfermait plus rigoureusement dans la matière de son cours, et ne s’occupait guère que d’injurier ses adversaires.

En ressortant, M. Atout montra à ses hôtes les écoles de droit, de médecine, d’industrie, de beaux-arts ; mais sans y entrer. Leur organisation différait peu de celle du grand collège, et l’examen des doctrines qui y étaient enseignées eût demandé trop de temps. Maurice devait d’ailleurs retrouver, plus tard, ces doctrines mises en pratique dans le monde par les commerçants, les artistes, les avocats et les docteurs.

Ils ne s’arrêtèrent donc que devant l’édifice construit pour les examens.

Chaque faculté avait une salle tellement disposée, que les candidats subissaient les épreuves, sans l’intervention d’aucun examinateur. C’était une sorte de labyrinthe fermé de cent petites portes, sur chacune desquelles se trouvait inscrite une question du programme, avec une vingtaine de mauvaises réponses, mêlées à la bonne. Si le candidat mettait le doigt sur celle-ci, la porte s’ouvrait d’elle-même, et il passait outre ; sinon, il demeurait enfermé comme un