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Sorel a été récemment découverte sur les bords de la Loire, et on y lit :

LES CHANOINES DE LOCHES, ENRICHIS DE SES DONS,
DEMANDÈRENT À LOUIS XI
D’ÉLOIGNER SON TOMBEAU DE LEUR CHŒUR.
« J’Y CONSENS, DIT-IL, MAIS RENDEZ LA DOT. »
LE TOMBEAU Y RESTA.
UN ARCHEVÊQUE DE TOURS, MOINS JUSTE.
LE FIT RELÉGUER DANS UNE CHAPELLE.
À LA RÉVOLUTION, IL Y FUT DÉTRUIT.
DES HOMMES SENSIBLES RECUEILLIRENT LES RESTES D’AGNÈS,
ET LE GÉNÉRAL POMMEREUL, PRÉFET D’INDRE-ET-LOIRE,
RELEVA LE MAUSOLÉE DE LA SEULE MAÎTRESSE DE NOS ROIS
QUI AIT BIEN MÉRITÉ DE LA PATRIE,
EN METTANT POUR PRIX DE SES FAVEURS
L’EXPULSION DES ANGLAIS DE LA FRANCE.
SA RESTAURATION EUT LIEU EN L’AN M. DCCC. VI.


« Tels étaient les cours de morale, en style lapidaire, qui se voyaient encore au château de Loches en 1845, à la grande édification des hommes sensibles et des Françaises qui voulaient expulser les Anglais de la France.

« Les moyens de faire fortune, à la même époque, n’étaient pas moins extraordinaires. Les uns s’enrichissaient des legs laissés par le Juif-Errant, d’autres devenaient de grands capitalistes en apportant des louis dans les villes où l’or était rare, et en plantant des peupliers aux bords de la rivière[1] ; d’autres en se faisant renverser par la meute d’un grand seigneur[2].

  1. Voyez Eugénie Grandet (H. de Balzac).
  2. Voyez le Chemin le plus court (J. Janin).