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Hommes esclaves de la machine
Hommes esclaves de la machine
CONCLUSION.


Marthe et Maurice demeurèrent le cœur navré. Tous deux pleuraient sur ce monde où l’homme était devenu l’esclave de la machine, l’intérêt le remplaçant de l’amour : où la civilisation avait appuyé le triomphe mystique du chrétien sur les trois passions qui conduisent l’âme aux abîmes, et tous deux s’endormirent dans ces tristes pensées.

Mais, durant leur sommeil, ils eurent une vision.

Il leur sembla que Dieu abaissait les yeux vers la terre, et qu’à la vue du monde tel que l’avait fait la corruption humaine, il disait :

— Voilà que ceux-ci ont oublié les lois que j’avais gravées dans leur cœur ; leur vue intérieure s’est troublée, et chacun d’eux n’aperçoit plus rien au delà de lui-même. Parce qu’ils ont enchaîné les eaux, emprisonné l’air et