Page:Souvestre - Le Monde tel qu’il sera, 1846.djvu/80

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enfance… dépouille-toi des préventions qui aveuglent… dépouille-toi…

Son esprit, alourdi par le sommeil, ne put aller plus loin, et il se contenta de se dépouiller de son pantalon : puis, les yeux à demi fermés, il s’avança vers le lit qui lui avait été préparé.

Mais au moment de l’atteindre, il s’aperçut qu’une fenêtre était restée ouverte. Voulant éviter les moustiques et les coups d’air, il saisit un cordon qui lui semblait destiné à refermer le châssis vitré et tira à lui !

Le candélabre à trois becs qui l’éclairait s’éteignit subitement, et il se trouva plongé dans une complète obscurité. Au lieu du cordon de la fenêtre, il avait tiré le cordon de l’éteignoir !

L’erreur, du reste, était peu dangereuse. Décidé à braver l’air de la nuit, il se mit à chercher son lit à tâtons, et allait y entrer, lorsque sa main, posée au hasard, rencontra un ressort qui céda.

Aussitôt un grincement de roues se fit entendre, et le lit, brusquement enlevé, disparut dans la muraille.

Maurice demeura, quelques instants, un bras étendu et le pied en avant, dans la position du gladiateur victorieux ! Cependant, comme l’attitude était peu commode pour dormir, il se redressa, en envoyant au diable les inventions mécaniques, et se mit à chercher le ressort qui devait faire reparaître son lit évanoui.

Malheureusement l’obscurité ne lui permettait point de distinguer les objets. Ses mains tâtaient le mur sans rien rencontrer : enfin, l’une d’elles s’arrêta sur un bouton qu’elle tourna… Un jet d’eau glacée lui frappa le visage ! Il se rejeta vivement en arriére, et alla heurter la cloison voi-