Page:Souvestre - Le Monde tel qu’il sera, 1859.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peau d’écorce à larges bords, et des bottes en vannerie ornées de clochettes. Maurice apprit de lui que tel était le costume généralement adopté, vu sa commodité et son économie. La civilisation de l’an trois mille, ayant renoncé à tout ce qui n’était pas d’une utilité immédiate, avait laissé la parure aux femmes ou aux esprits futiles ; les hommes graves se contentaient du caleçon, rehaussé de leurs grâces naturelles.

Comme il achevait ces explications, un bruit de pas retentit à la porte de l’édifice, et le génie, donnant un coup de talon à son coursier de vapeur, disparut comme l’éclair.

II

Éloquence parlementaire de Maurice. — Éloquence perfectionnée de M. Omnivore. — Costume d’un homme établi, en l’an trois mille. — M. Atout. — Départ de Marthe et de Maurice. — Nouveau moyen de traverser les rivières. — Routes souterraines. — M. Atout rassure Marthe par un calcul statistique. — Marthe s’endort. — Un rêve.

M. Omnivore était suivi d’une demi-douzaine de serviteurs qui donnaient tous des marques du plus vif étonnement. Ils parlaient à la fois, comme nos députés lorsqu’ils veulent éclaircir une question importante, et Maurice reconnut que leurs paroles étaient un mélange de français, d’anglais et d’allemand, dont il se rendit compte assez facilement, vu la connaissance qu’il avait de ces trois langues. Ils répétaient tous ensemble : « Merveille ! merveille ! deux morts des premiers âges sont ressuscites ; le chauffeur les a vus sortir de leur bière ! »

Mais ils s’interrompirent tout à coup, à la vue des deux époux, en criant :