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les derniers bretons.

ricale. Elle conserve seulement quelques boucles de cheveux qui flottent par derrière sur les épaules, dernier symbole des rêves mondains qui, chez lui, peuvent surnager au milieu des austères pensées de l’avenir. Sa famille, que le vaniteux espoir de faire un prêtre pousse à tous les sacrifices, ne peut cependant subvenir toujours à toutes ses dépenses. Les objets les plus nécessaires, le papier, les plumes, les livres, lui manquent parfois. Dans ce cas, le cloarec devient ingénieux pour suppléer aux ressources qui lui sont refusées. Il obtient les vieux cahiers de ses camarades, et écrit dans les interlignes. Il ramasse hors des classes les plumes que le portier a balayées ; il copie à la main les ouvrages classiques, et son manuscrit lui tient lieu de livre. Sa vie matérielle n’est ni moins économique ni moins laborieuse. Réuni à cinq ou six de ses cama-