Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/145

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où, comme à la fin à’Alladine et Palomides, les voix des deux amants se répondent d’une chambre à l’autre en une cantilène d’agonisants, ou comme au quatrième acte de la Mort de Tintagiles les trois servantes fatidiques cherchant un instant propice à leur crime font des incantations de leurs lentes paroles. On pourrait par exemple transcrire ainsi, entre cent autres, le passage d’Ablamore à la fin du troisième acte d’A lladine.

… Alladine, viens aussi.

Voyez-vous, mes enfants, il fait noir dans la chambre,

Il y fait aussi noir

Que si l’on se trouvait à mille pieds sous terre.

Mais j’ouvre un des volets, et voyez !

Toute la lumière du ciel et du soleil !

Il n’y faut pas un grand effort

Et la lumière est pleine de bonne volonté…

Il suffit qu’on l’appelle ; elle obéit toujours…

Avez-vous vu le fleuve

Avec ses petites îles entre les prés en fleurs ?…

Le ciel est un anneau de cristal aujourd’hui…

Alladine, Palomides, venez voir. ..

Approchez-vous tous deux du paradis…